Un peu d’histoire
Le mouvement anabaptiste remonte aux événements de la Réforme au XVIème siècle. Dans toute l’Europe et dans la plupart des grandes villes, le statut et la fonction de l’Eglise sont repensés. Dans ce processus de renouvellement, certains groupes souhaitent des réformes plus radicales. C’est le cas par exemple à Zurich, dans les années 1525, d’un petit cercle autour du réformateur Zwingli. Ceux et celles qu’on appellera « anabaptistes » (re-baptiseurs) remettent notamment en cause le baptême des nourrissons, la liaison entre l’Eglise et l’Etat et le recours à toute forme de violence.
Ces nouvelles idées sont rapidement réprimées par les autorités de l’époque, les premiers « anabaptistes » sont emprisonnés, bannis et même condamnés à mort. En 1529, l’Edit de Spire édicté par l’empereur Charles Quint les condamne dans toute l’Europe. Suite aux événements tragiques de Münster en Wesphalie en 1534/35 – une frange d’anabaptistes extrémistes proclame le Royaume de Dieu sur terre – un moine néerlandais passé aux idées de la Réforme, Menno Simons, rassemble alors l’aile pacifiques du mouvement, ce qui vaudra au groupe un second sobriquet : celui de mennistes ou mennonites.
Menno Simons (1496–1565), cuivre de Jacob Burghart
D’un siècle à l’autre, d’un refuge à un autre, les anabaptistes suisses survivent tant bien que mal. Influencés par le piétisme et les différents réveils religieux, ils redécouvrent aux XXème siècle leurs racines du XVIème siècle. On compte aujourd’hui environ 2’400 mennonites en Suisse dans les régions du Jura, de Berne, de l’Emmental et de Bâle et un 1’200’000 dans le monde sur les cinq continents.